Les nouvelles projets visant à protéger et valoriser les demeures historiques de Fuzhou - L’histoire de restauration du Temple ancestral des Liang de Yongsheng

2020-04-26 10:44:25

Rapporté par Wu Hui

2020.04.26

Publié le 26 avril 2020

Malgré le report de la 44e session du Comité du patrimoine mondial qui aura lieu dans la ville de Fuzhou, les travaux concernés ne s’arrêtent pas et les nouvelles actions visant à protéger et valoriser les demeures historiques continuent de s’effectuer même pendant le weekend. Hier, nous nous sommes rendus dans le quartier historique et culturel de Liangcuo situé dans la zone de Sanjiangkou de Fuzhou pour visiter le Temple ancestral des Liang, classé sur la liste des sites historiques et culturels protégés au niveau provincial, qui est en cours de restauration.

Histoire:

Le célèbre néo-confucianiste Zhu Xi a donné des conférences ici

Nous avons constaté que des échafaudages ont été déjà installés pour les façades Est, Ouest, Sud et Nord du Temple ancestral des Liang de Yongsheng dont la restauration a été démarrée au début de ce mois, avec des ouvriers en construction au travail. La stèle « Unité classée sur la liste des sites historiques et culturels protégé au niveau provincial du Fujian » érigée par le gouvernement provincial en 2009 trône devant ce Temple ancestral. « Dans le quartier historique et culturel de Liangcuo, il y a 48 demeures historiques qui sont bien conservées, et le Temple ancestral des Liang de Yongsheng est le seul temple ancestral vivant dans ce quartier », a présenté M. Lin Jianjun, responsable de ce quartier. 

Le Temple ancestral des Liang de Yongsheng a été construit en 1163, initialement connu sous le nom de « Maison d’étude Meijian », où le célèbre néo-confucianiste Zhu Xi (1130-1200) a donné des conférences. Exposé à l’Est, ce temple ancestral occupe une superficie de 693 mètres carrés et se compose d’une aire devant le temple, une salle d’entrée, un théâtre, une cour intérieure, une tour de garde et une salle d’autel.

Selon M. Liang Zhenrong, expert en folklore de Fuzhou, le quartier de Liangcuo était le lieu d’habitation choisi par le néo-confucianiste Zhu Xi pour son ami Liang Rujia. Zhu Xi a également écrit un ouvrage calligraphique « Yiyan Tang (littéralement Temple de bien-être des descendants) » pour donner à Liang Rujia, cette inscription est devenue le nom de ce temple ancestral des Liang. Historiquement, ce temple ancestral a été agrandi et reconstruit à plusieurs reprises, sa dernière reconstruction dans les années 1980 a été financée par les membres de la famille de Liang.  

Restauration:

Conserver la disposition générale et la structure principale

Nous avons observé que l’ensemble des bâtiments du temple a été conservé. Cependant, des bâtiments en brique et des toilettes ont été nouvellement construits à proximité du temple, sa façade Ouest a été endommagée, et les gouttières sont bloquées en raison de la vétusté, conduisant à la formation d’eau stagnante dans les avant-toits et un mur humide. Pour la façade Est, la couche de plâtre du mur cloque s’est écaillée, une partie du mur s’est effondrée ; pour la façade Sud, le tassement différentiel est observé par la présence de fissures sur le mur. La restauration ne souffre donc aucun retard.

D’après le responsable chargé de la protection et de la restauration, en maîtrisant des informations nécessaires et sans modification de l’état initial des matériaux historiques, les travaux de restauration sont destinés à remédier à des altérations ultérieures qui affectent l’aspect historique du temple ancestral, afin de remettre autant que possible les bâtiments principaux et les cours dans leur état d’origine au niveau de l’organisation spatiale et de l’apparence. Dans le même temps, la démolition des murs et des bâtiments illégalement construits, la restauration des murs intérieurs et extérieurs et la réparation des toits et des éléments endommagés avec les tuiles entièrement enlevées seront effectuées. « Nous allons conserver son authenticité et son intégrité historiques, protéger et mettre en valeur cet important patrimoine culturel vivant dans toute la mesure du possible », a dit-il. 

Protection : protéger comme il le faut

Sur les murs Est et Ouest de l’entrée principale du temple ancestral, nous avons vu une paire d’ « éléphants blancs ». Si nous les regardons de plus près, nous pouvons constater que ces deux images d’éléphant se composent des gobelets de poterie. « Quelle imagination ! » En écoutant cette expression d’admiration, M. Liang Zhenrong qui est né et a grandi dans le quartier de Liangcuo a donné une explication de leur origine : « lors de la rénovation dans les années 1980, la surface de ces deux images d’éléphant a été endommagée. Chaque foyer de la famille des Liang a donc offert un gobelet blanc pour décorer ces deux images, rendre hommage et exprimer le respect aux ancêtres ». Pendant la restauration de cette fois, ces deux images d’éléphant seront conservées dans leur état initial.

Nous avons constaté que l’existence des colonnes en pierre portant des phrases parallèles est magnifiquement sculptées. Chaque paire des phrases parallèles est décorée d’un motif floral, avec des figures en relief en bas qui sont généralement des personnages dans les « Vingt-Quatre Exemples de Piété Filiale » (un texte classique confucéen). Dans les travaux de restauration de cette fois, ces colonnes ont été entourées des lattes pour les protéger avant le début de travaux. 

Lors de notre visite, des ouvriers en construction étaient en train de protéger les 4 tableaux sur les deux murs de boue à l’intérieur de la salle d’autel avec des matériaux spéciaux. Ce sont des ouvrages créés par M. Liang Guiyuan qui est membre de la famille des Liang et actuellement artiste nationale de première classe lors de la rénovation du temple ancestral dans les années 1980. Ils représentent respectivement les concepts de « Zhong (loyauté), Xiao (piété filiale), Lian (intégrité) et Yi (droiture) ».

Selon les informations reçues, dans cette restauration, on a temporairement enlevé la tablette horizontale portant l’écriture de Zhu Xi « Yiyan Tang » qui est considéré comme le « trésor » du Temple ancestral des Liang de Yongsheng, les trois tablettes carrées portant l’écriture de l’empereur Daoguang (1820-1850) du caractère « Fu (bonheur) » et d’autres tablettes horizontales, en les numérotant et conservant dans un endroit sûr. Elles seront installées de nouveau après l’achèvement des travaux de restauration.

M. Liang Zhenrong a également raconté l’histoire concernant les trois tablettes carrées portant le caractère « Fu ». Sous la dynastie des Qing (1644-1912), Liang Zhangju était inspecteur impérial de la salle à manger de l’empereur (Guanglu si). Pendant qu’il était en fonction de gouverneur de province du Guangxi, il a prôné les mesures d’interdiction de l’opium et sa gouvernance a donné d’excellents résultats, il était donc respecté et bien aimé du peuple. L’empereur Daoguang était tellement content de son travail qu’il a écrit cinq ouvrages calligraphiques portant le caractère « Fu » en 1837 pour couronner Liang Zhangju. L’implication de ces ouvrages est d’apporter beaucoup de richesse, de descendants et de talents ainsi que de la fécondité et de la longévité. Une centaine d’années plus tard, ces écritures de « Fu » avec dorure demeurent intactes. Une question intéressante : vu que l’empereur Daoguang a écrit cinq caractères « Fu » à l’époque, pourquoi il ne reste que trois tablettes carrées portant ce caractère dans le Temple ancestral des Liang de Yongsheng ? Voici la réponse donnée par M. Liang Zhenrong : les deux autres tablettes portant le caractère « Fu » sont installées dans la branche du temple ancestral des Liang de Changle.